Loin de jouer les durs, ROCKY préfère baptiser son premier album Soft Machines. Les vertiges de l’amour y sont chantés en anglais, quand ce n’est pas en langue togolaise mina, par leur chanteuse Inès Kokou, sur des musiques entre dancefloor à ciel ouvert et cocktail à deux, élaborées par les multi-instrumentistes Laurent Paingault, Tom Devos et Olivier Bruggeman.
Machine de guerre sur scène dès ses débuts, ROCKY ne se satisfait pas pour autant de son répertoire dansant rôdé en tournée - unique équivalent français à ce jour des new-yorkais de LCD Soundsystem et des britanniques de Hot Chip, et le groupe n’a pas peur de baisser la garde en studio.
Les neuf chansons de cet album, co-produit par Guillaume Brière (The Shoes), sonnent véritablement pop, à l’image de l’enchaînement entre le rythmé et jouissif « Big South », avec son saxophone final, et le surprenant et majestueux “Brandy And Monaco”, où la voix d’Inès transcende son statut de figure de proue à même de retourner les foules pour provoquer le grand frisson. Parmi toutes les pistes explorées par l’album, que dire du solaire “Love Is A Soft Machine” ? La voix d’Inès semble y épouser l’accroche baggy d’une basse de New Order, le titre est une pépite disco-pop résolument moderne.
ROCKY n’a que faire des étiquettes, le groupe est insaisissable : pop sans se compromettre, électronique sans tomber dans le piège de l’efficacité systématique, dédié cœur et âme à la musique et dansant quand ça lui chante. Aucun autre groupe de l’hexagone ne ressemble aujourd’hui à ROCKY, et ROCKY ne ressemble à personne.