Musicienne chevronnée, Lonny aurait pu choisir la familiarité de l'alto dont elle joue depuis petite mais le son qui court le long de sa colonne vertébrale, celui par lequel elle tient debout, se nourrit des guitares folk qu'on entend chez Gillian Welch ou Laura Marling.
Ses chansons naissent d'une rupture qui a figé Lonny quelque part en bordure du monde. De cette expérience à la fois bouleversante et fondatrice, elle a conçu un folk empathique mais intransigeant, d’une langue française entoilée de paysages normands ou québécois, et de
métaphores de la prostration, du deuil, de la reconquête d'une féminité... Elle aime citer la poétesse australienne Fariha Roisin : « Je suis plus grande que cette douleur, que ce vortex d’histoires que j’ai racontées pour faire croire que je savais où j’allais ». Lonny, variation autour de « alone » en anglais, prouve que la solitude, loin des lieux communs, peut être le terreau d'un nouveau départ. Depuis un an maintenant, elle enregistre au Québec et en France un album sublime, réalisé par Jesse Mac Cormack.
«Incandescente », le premier extrait, est sorti le 23 septembre 2020. Une chanson qui parle de l’espoir qui persiste alors que tout semble perdu. Cette mystérieuse étincelle qui fait croire en l’avenir alors que plus rien ne nous semble favorable. La résistance et résilience qui nous permet de tenir face à des situations où tout nous est hostile. La petite voix intérieure, vivante, qui nous sauve si on sait l’écouter.
« Avril Exil » le second extrait sorti le 9 décembre Exil parle des jours qui succèdent à une rupture, aux changements intérieurs que ça nous impose, et au deuil de son ancienne vie dont on se sent comme exilé. Un son profond, un timbre, comme des alliés bienveillants et réconfortants pour passer en douceur d’un ancien monde à un nouveau.